Au Coin du Tricar

Mauxion et Devinant


André Mauxion, en-tête avec mention de L'Autruche-Bicyclette et L'Atôme. 1904
André Mauxion, en-tête avec mention des marques dont il était le titulaire:
Le moteur pour bicyclette "L'Atôme" et "LAutruche-bicyclette". (source: "Gens de Ballan et de Miré")

André Mauxion est un "autre célèbre inconnu" (Bourdache) qui ne restera pas, espérons-nous, aussi inconnu comme il l'est actuellement auprès des amateurs de la moto ancienne. Après tout, sa ville d'origine, Ballan-Miré (Indre-et-Loire), a nommé un endroit d'après lui (Place André Mauxion). Il figure en plus dans le livre fortement recommandé "Gens de Ballan et de Miré. Deux siècles de vie au quotidien en terre tourangelle" (2000), édité par l'Association des amis de la bibliothèque municipale de Ballan-Miré. Ledit ouvrage offre une brève biographie dans laquelle l'accent est mis sur les étapes de sa vie qu'il a passées à Ballan, ainsi que quelques informations précieuses sur "L'Autruche-bicyclette" Mauxion. Conformément à notre objectif, nous nous concentrons sur la phase très peu connue de sa vie qui se déroulait à Paris, cette vingtaine d'années environ (1891 - 1909) quand il était mécanicien et constructeur.
 
 Portrait d'André Mauxion, 1903
André Léopold Mauxion en 1903
 
André Léopold Mauxion était peintre en bâtiment, mécanicien, musicien et photographe. Il est né le 5 avril 1865 à Barbezieux (Charente) comme fils ainé du peintre André Philippe dit "Léopold" Mauxion et de sa femme Anne Adèle Jurige. Il a passé sa jeunesse à Ballan-Miré (Indre-et-Loire), où la famille habitait au moins à partir de 1879 (première apparition du père sur les listes électorales et naissance du frère cadet d'André, Raoul.). Auprès de son père, il faisait son apprentissage de peintre en bâtiment. Après le service militaire (1885), il quitte Ballan-Miré et habite en 1891 à Paris (XVIIe) au 26, passage Cardinet. Cette année-là, il épouse à Paris Catherine Hahn (*23.2.1863 à Gertwiller, Bas-Rhin, +25.4.1929 à Ballan-Miré), avec laquelle il avait sept enfants. Le couple habitait 10, av. de Messine (VIIIe). À cette époque, il était encore peintre en bâtiment, mais en 1897, dans l'acte de naissance de sa fille Yvonne, il donne pour la première fois "mécanicien" comme profession. Deux ans auparavant, en novembre 1895, il avait déjà créé la maison "Mauxion, vélocipèdes".
Le 12 mai 1898, Mauxion dépose un brevet (nº 277.886) concernant un "Moteur à essence de pétrole". "L'Atôme" (sic !) comme il baptise son moteur, sert ensuite comme propulseur de sa première motocyclette qu'il dénomme "Autocyclette". Ce nom sera vite abandonné, peut-être en raison de l'Autocyclette Garreau ou de l'Autocyclette Clément. Par la suite, Mauxion fait déposer sa marque "Autruche-bicyclette", un nom assez original qui fait probablement allusion au fait que l'autruche est le plus rapide des oiseaux terrestres et peut en outre servir de monture.
 
Dessin humoristique de 1904: Des autruches attaquent un automobile

Il ne faut pas plaisanter avec les autruches !
Ce dessin humoristique de 1904 donne une idée de la vitesse de ces oiseaux, une caractéristique qui a certainement fasciné Mauxion.

 
Sur les photos existantes des épreuves sportives, on lit néanmoins "André Mauxion" sur les réservoirs de ses motos et dans les listes de participation, la marque figure comme "Mauxion".
En 1900, Mauxion devient concessionnaire des carburateurs "Mars" système A. de Kostka. Ce carburateur à pulvérisation et évaporation combinées fut breveté le 25 janvier 1900 par l'ingénieur Armand Charles Eugène Alexandre Sierzputowski de Kostka, 4, rue Exelmans à Paris (brevet nº 296514, Carburateur d'air pour moteurs à explosion à deux ou quatre temps).
 
publicité contemporaine pour le carburateur Mars.
 
Le magasin de vente de Mauxion était située 166, av. de Versailles, Paris, où il habitait au plus tard depuis 1897. Il se consacre aussi à la location de bicyclettes. À partir de 1903, il est agent de la marque F.N. Herstal.
Sur une moto de cette marque, Mauxion participe en juin 1903 à la Course des motocyclettes au Parc des Princes dans la catégorie "2 à 3 CV".
En 1903 apparaît une nouvelle motocyclette André Mauxion (type A). Avec cette Mauxion à moteur 1 CV ¾ et silencieux Ossant frères, le constructeur participe au Concours d'endurance sur 1000 kilomètres (10 - 15 nov. 1903) organisé par le Motocycle Club de France.
 
André Mauxion avec sa motocyclette en 1903
  André Mauxion au Concours d'endurance, novembre 1903.
 
Déjà en avril 1904, lors du concours d'endurance Paris-Bordeaux-Paris organisé par l'Autocycle Club de France, apparaît un nouveau modèle "André Mauxion" à cadre classique et moteur monté devant le pédalier au moyen du mode d'attache breveté le 11 avril de cette même année par Mauxion et Henri-Charles Devinant (nº 342.178, 11 avril 1904, voir plus loin).
 
Paris-Bordeaux-Paris 1904, Olly sur Emeraude et Devinant sur Mauxion
 Olly sur Emeraude (nº 53) et "Devinaux" (Devinant) sur la Mauxion (nº 54) au départ de la course Paris-Bordeaux-Paris.

Selon la notice du photographe Jules Beau, le pilote qui mène la Mauxion nº 54 est "Devinaux", qui figure néanmoins dans la liste des participants comme "Devinaut" (ci-dessus). Il s'agit sans aucun doute de Devinant, coauteur dudit brevet et futur associé de Mauxion qui à la même occasion pilotait la FN nº 57, tandis que Georges Osmont pilotait l'autre FN nº 58 (ci-dessous).
 
Paris-Bordeaux-Paris 1904, Mauxion et Osmont sur FN
Mauxion avec la FN nº 57 et Osmont avec la FN nº 58
 
Paris-Bordeaux-Paris 1904, Mauxion avec la FN à Saint-Mandé
Ci-dessus : André Mauxion pose avec sa FN  sur la place de la Tourelle, à St-Mandédevant le jardin du Grand Café de la Tourelle, au départ du concours Paris-Bordeaux-Paris.
Ci-dessous : Mauxion en vitesse lors de la même épreuve.
 
 Mauxion sur FN, 1904
  
 
Mauxion et Devinant
 Cycles et automobiles
5, rue Jouvenet, Paris (XVIe).
 
 annonce de la formation de la société Mauxion et Devinant, 1904
 
La société en nom collectif Mauxion et Devinant fut fondée le 17 octobre 1904. Elle était de courte durée, car elle ne figure dans l'annuaire commerciale Paris-Hachette que jusqu'en 1908, tandis qu'en 1909 apparaît un certain Debladis, automobiles et cycles, au 5, rue Jouvenet (Didot-Bottin).
Charles Henri Devinant, né le 27 septembre 1883 à Paris comme fils de l'architecte François Louis Charles Devinant et de Louise Adèle Pillas, était mécanicien. On ne sait rien de plus de sa vie, sauf qu'il a perdu sa femme le 4 avril 1908 et qu'il s'est remarié en 1921. Devinant est décédé à Chambéry (Savoie) le 16 octobre 1956.
 
L'avant-train Mauxion et Devinant. Dessin du brevet
Dessin du brevet pour l'avant-train Mauxion et Devinant. (Voir le paragraphe "Les Brevets" plus loin)
 
Le 23 mai 1905, Mauxion et Devinant demandent le brevet (nº 354.550) pour un "système de direction pour avant-train de motocyclette". En réalité, il s'agit d'un nouvel avant-train, puisque cette direction n'était pas adaptable à un avant-train quiconque. Cet avant-train était destiné à transformer au gré du client la motocyclette Mauxion 1904 en tricar. Un tel tricar est visible sur la photo ci-dessous qui fut prise dans un autre local de la société Mauxion et Devinant, l'atelier de réparation sis 1, rue Lancret (XVIe), dirigé par Mauxion. La fourche embrassant la roue gauche correspond exactement à celle de la direction particulière de l'avant-train qui est décrite dans le brevet déposé par Mauxion et Devinant.
 
André Mauxion, atelier de réparation à Paris

Au volant de la voiturette on reconnaît André Mauxion ; l'homme à son côté est possiblement Henri Charles Devinant. La femme au fauteuil du tricar est peut-être l'épouse de Mauxion, Catherine. La date de la photo est inconnue. En tout cas, le numéro d'immatriculation 423 E3 ou 425 E3 du tricar a été attribué entre février et mai 1905. Le tricar fut aussi employé en compétition. Dans une première liste des engagements pour le Tour de France 1905 (6 - 14 mai) apparaissent deux motos Mauxion, dont une munie d'un avant-train. Malheureusement, il n'y a plus de références à ce tricar.
 
André Mauxion, tricar
Le tricar Mauxion et Devinant est composé de la moto 1904
et l'avant-train amovible breveté par les constructeurs.

André Mauxion dans le registre de commerce de Tours, 1919En décembre 1908, André Mauxion habite toujours à Paris, 143, bvd Murat, mais peu après, il revient à Ballan-Miré. En 1911, il travaillait comme peintre chez Paul Champion, dont il gérait l'entreprise pendant la Première Guerre mondiale et jusqu'à sa mort en 1935. À partir de 1919, il figure dans le registre de commerce de Tours (ci-contre).
On ignore quand André Mauxion a commencé à pratiquer la photographie. Il est l'auteur de plusieurs cartes postales de Ballan, mais surtout de portraits. Il avait aménagé un studio de pose chez lui avec en fond des décors qu'il avait peints lui-même. De plus, il est l'auteur d'un "Guide du chauffeur sur Motocyclette".
André Mauxion, un homme à multiples talents, a fait de plus une carrière de musicien. À dix-neuf ans, il était déjà sous-chef de la musique municipale. Étant saxophoniste, il sera même appelé quelquefois à l'Opéra de Paris pour apparaître dans les rares œuvres, où cet instrument est utilisé. Après la Première Guerre mondiale, il jouera dans la fanfare "l'Union amicale des démobilisés" à Ballan, puis dans les "Bigophones" et "L'Accord Parfait" dont il sera le directeur. Il jouait un rôle essentiel dans la vie culturelle et musicale de sa ville.
 
 Les Bigophones de Ballan. André Mauxion au milieu.

André Mauxion au gibus blanc, (encadré en vert) entouré des autres membres des "Bigophones" de Ballan sur une carte postale des années 1920. Les musiciens sont tous en tenue carnavalesque avec nœuds papillons géants. Les bigophones - oubliés aujourd'hui - étaient des instruments en papier qui s'utilisaient pour chanter dedans. Les sociétés bigophones étaient présentes dans les carnavals et les fêtes, elles étaient très populaires surtout depuis 1895 jusqu'aux années 1930.

 
André Mauxion est décédé à Ballan le 24 février 1935. Son fils Robert (*1901, Paris), également peintre en bâtiment, reprend l'affaire comme patron. À son domicile vivent en 1936 la fille d'André, Yvonne (*1897, Paris), veuve Snyder avec son fils Jacques (*1921, New York), et Madeleine (*1896, Paris), une autre fille d'André Mauxion.
 
 
Les motocyclettes Mauxion / Mauxion et Devinant
 
Le premier modèle connu, dénommé "L'Autocyclette" (environ 1898/1899)
 
André Mauxion, moto dénommée L'Autocyclette
 
La première création de Mauxion est une bicyclette motorisée dont le bras gauche de la fourche est convenablement courbé pour permettre le montage d'une poulie de transmission solidaire de la jante (la courroie de transmission est absente sur la photo). Le petit monocylindre "L'Atôme" (sic !) fut breveté en 1898. Son carter très étroit, qui s'ouvre dans le plan de joint horizontal, remplit l'angle formé par le tube de selle et le tube oblique. La masse d'inertie assurant la régularité de la marche est fournie par un lourd volant extérieur. Le grand carburateur à léchage qui sert à la fois de réservoir d'essence, se trouve au-dessous de la selle, dans le triangle formé par les haubans de la fourche et le tube de selle. Le robinet de réglage des gaz carburés est actionné par une tringle et une seule manette placée sur le tube horizontal. Le graissage s'effectue, semble-t-il, au moyen d'un petit graisseur situé au-dessus du carter, devant la boîte d'allumage. L'avance à l'allumage est réglée par tringle et manette fixée au tube horizontal, près du guidon. Sur le coffre de la batterie qui est suspendue du tube horizontal du cadre, on lit le nom "Autocyclette".
 

La motocyclette André Mauxion 1903 (modèle 1904)
 
La motocyclette André Mauxion, 1903
 
La moto de 1903 possède encore un cadre de bicyclette ordinaire et stable dont la fourche de base est probablement adaptée pour une poulie de transmission fixée aux rayons de la jante. Le réservoir d'essence (en avant) et d'huile (en arrière) est suspendu au tube horizontal et remplit l'espace laissé vacant par le moteur à l'intérieur du triangle du cadre. Le moteur est de construction identique que celui de l'Autocyclette et il est disposé de la même façon au-dessus du pédalier.
Le cylindre, qui est venu de fonte avec la culasse et la boîte à soupapes, est amplement ailetté et vissé apparemment directement sur le carter, sans tirants. L'ancien carburateur à léchage de l'Autocyclette a été remplacé par un carburateur à pulvérisation et niveau constant. Afin d'attraper de l'air chaud, le tube d'admission de l'air porte un embout dirigé vers les ailettes du cylindre. L'allumage s'effectue par batterie et bobine qui sont logées dans une boîte fixée au-dessous de la selle. L'avance à l'allumage est réglée par une tringle et une manette fixée au tube horizontal. Un lève-soupape est commandé par une manette au guidon qui est actionnée par le pouce gauche. La même manette actionne peut-être aussi le frein à étrier agissant sur la jante de la roue avant. Le graissage est assuré par une grande pompe fixée sur le tube de selle. Le pot d'échappement est de marque Ossant Frères.
 
La moto Mauxion et Devinant 1904

Notice descriptive de la moto Mauxion, 1904.Nous présentons par la suite une transcription de la notice descriptive (manuscrite) pour le Ministère des travaux publics en date du 5 août 1904. Le document original est publié dans le livre Gens de Ballan et de Miré, op. cit. p. 439.
 
"Notice descriptive de motocyclette construite par M. Mauxion, 166 Av. de Versailles, Paris.
Type A.
1.º  Le moteur est placé dans le bas du cadre de la machine, sa puissance est de 1 Cheval ¾. L'alésage du cylindre est de 66 mm et la course du piston est de 72 mm. Le nombre de tours maximum avec avance à l'allumage est de 1.800 tours à la minute.
2.º  Pot d'échappement. Le pot d'échappement est cylindrique et se compose de 4 cloisons [en] acier ; sa dimension est de 15 cm de longueur sur 5 cm de diamètre.
3.º Réservoir d'essence. Le réservoir à essence en laiton peut contenir 5 litres ; il est hermétiquement clos par un bouchon à vis.
4.º  Le carburateur est à niveau d'essence constant à flotteur et pulvérisation, en cas de chute, il en déverse pas d'essence.
5.º  Transmission. Sur l'arbre moteur se trouve une poulie de 8 cm de diamètre et au moyen d'une courroie le mouvement est transmis à une poulie de 50 cm de diamètre fixée sur la roue arrière.
Vitesse maxima : 35 kilomètres à l'heure.
6.º  Direction. La direction est la même que celle d'une bicyclette".
 
Motocyclette Mauxion 1904
 
Les photos suivantes montrent le seul survivant connu des motocyclettes André Mauxion. Il s'agit d'un modèle 1904 qui est conservé dans le musée du Château de Compiègne.
 
moto Mauxion et Devinant, musée château de Compiègne, photo

Le modèle 1904 possède un cadre classique avec le moteur situé devant le pédalier. Il est monté dans le cadre ouvert moyennant le mode d'attache breveté par les deux constructeurs (voir plus loin) : un collier fixe en forme de demi-lune est venu de forge avec le tube oblique du cadre et brasé sur le moyeux du pédalier. Un contre-collier (côté gauche) est vissé sur le carter et les bouts du collier fixe.

moto Mauxion et Devinant, musée château de Compiègne, photo
 
Il n'y a pas de frein à l'avant. Le réservoir est également plus classique avec réservoir d'huile et pompe à l'avant.

moto Mauxion et Devinant, musée château de Compiègne, photo
 
 moto Mauxion et Devinant, musée château de Compiègne, le moteur

Le moteur est un monocylindre classique dont le carter en aluminium s'ouvre dans le plan de joint vertical. Sur le carter est rivetée une plaque métallique sur laquelle on peut lire Moteurs M.D. Paris (ci-dessous, à droite). À la différence de son prédécesseur, qui possède un grand volant extérieur afin que le carter puisse être suffisamment petit pour prendre place dans le triangle formé par le tube oblique et le tube de selle (ci-dessous, à gauche), le nouveau moteur est doté de deux volants intérieurs. Son cylindre borgne est également vissé sur le carter par quatre écrous. Le nouveau cylindre se signale par le fait que seule la partie supérieure du fût est ailettée. Une autre différence concerne la position du canal d'échappement du cylindre. 
 
moteurs des motos Mauxion 1903 et 1904

Sur le modèle 1903 (ci-dessus à gauche), par manque d'espace pour un carburateur, l'échappement se trouve derrière le moteur et le carburateur avec sa cuve d'essence en avant. Sur le modèle 1904, le carburateur prend sa place derrière le cylindre et l'échappement se trouve en avant. Ce carburateur à étrangleur est du même type que celui de la moto F.N. sur la photo prise à St-Mandé, place de la Tourelle (voir plus haut). Un embout métallique en forme de trompette "attrape" l'air préchauffé par le cylindre sur les deux moteurs, qui sont également munis d'un lève-soupape actionné par un câble Bowden.  Le silencieux est de marque Ossant Frères (ci-dessous).
 
réclame pour les silencieux Ossant frères, 1903, avec dessin du moteur Mauxion et Devinant
Réclame Ossant Frères en date de novembre 1903 montrant un moteur Mauxion et Devinant avec silencieux Ossant.
M. Durand, 178, bd Pereire, était aussi agent des carburateurs Mars pour Paris.

 
Les Brevets

Brevet de direction pour avant-train de motocyclette, 1905.
 
Le 23 mai 1905, Mauxion et Devinant demandent un brevet pour un système de direction pour avant-train de motocyclette (FR354.550).
La particularité de cette direction réside dans le fait qu'elle est obtenue au moyen de deux fourches du type vélo embrassant chacune une des roues de l'avant-train. Cette construction renonce au principe de la direction à fusée généralisée à l'époque et constitue un recours à des directions anciennes du même type qu'on a vues par exemple sur la "voiturette" Victor Mallen (1898) et sur le "Moteur-Quadricycle" de Gottlieb Daimler (1889).
 
direction de la voiturette Mallen et du quadricycle Daimler
Voiturettes Victor Mallen, à gauche, et Gottlieb Daimler, à droite.
 
L'objet du brevet de Mauxion – Devinant est en réalité un avant-train entier dont la direction constitue une partie intégrante et indissoluble. En d'autres termes, il s'agit d'un avant-train qu'on peut adapter à une motocyclette quiconque, mais non d'une direction qu'on peut adapter à un avant-train quiconque. Le châssis tubulaire de l'avant-train est en une pièce et se termine en deux longerons latéraux (1) qui relient la partie avant à l'axe de la roue arrière (2) de sorte que l'ensemble constitue un châssis-tricar.
 
Dessin de l'avant-train Mauxion, breveté 1905

Dessin de l'avant-train Mauxion, breveté 1905. plan


Dessin de l'avant-train Mauxion, breveté 1905. vue d'avant

L'avant train est relié au carter moteur (3) par deux tirants (4) et au tube oblique du cadre de la moto par deux étais (6). Les roues avant sont reliées au châssis de l'avant-train au moyen des deux fourches (7) analogues aux fourches des bicyclettes. Une des deux branches des fourches est entourée par la douille de direction (8) dans laquelle pénètre un tube ressemblant à un plongeur d'un guidon complétant ladite branche de la fourche. Les bras (11) des fourches (7) sont réunis par un tube transversal qui transmet le mouvement pivotant d'une fourche à l'autre. La fourche de la motocyclette est conservée et ses mouvements sont communiqués aux fourches (7) au moyen d'un bras (14), d'un joint à rotule élastique (15) et d'une tige de direction (16) articulée sur un bras (17) fixé par un collier (18) à la branche intérieure d'une des fourches.
Le siège du passager est suspendu par deux ressorts à pincette.
 
Brevet FR 342.178, mode d'attache des moteurs de motocyclettes, demandé le 11 avril 1904
 
 attache pour moteur, brevet Mauxion et Devinant. Dessin.

Le deuxième brevet connu de Mauxion et Devinant a pour objet une suspension du moteur dans un collier (d) venu de forge avec le tube oblique (a) du cadre et venant de se braser dans le moyeu du pédalier (f). Le moteur est immobilisé moyennant un deuxième collier détachable (contre-collier mobile) qui s'applique, par ses extrémités, sur le collier fixe.





Chapitre créé le 27 novembre 2021
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