Alexandre André Certain, le constructeur de la petite tri-voiturette à moteur Lurquin-Coudert que nous présentons ici et dont nous avons pris connaissance grâce à Jean-Luc Lamouroux, est né le 6 septembre 1879 à Paris comme fils de Alexandre Ernest Certain et de Josephine Henriette Claire Belome. On ne sait presque rien de sa vie, sauf qu'il était serrurier de profession et qu'il épousa, le 17 juin 1905, Eugénie Philomène Louise Ghislaine Boland, qui était originaire de Tournai (Belgique). André Certain est décédé le 9 février 1956 à Paris.

Son épouse Eugénie était domiciliée au moment de son mariage au 8, Cité Jarry, et les ateliers Certain se trouvent à partir de juillet 1906 au 7, Cité Jarry.

 

À l'Exposition des Petits Inventeurs à l'Alcazar d'Été, laquelle avait lieu du 6 au 14 avril 1907, Certain expose une petite tri-voiturette qui se distingue par une grande simplicité et un prix modeste de seulement 900 francs. Cette tri-voiturette était aussi disponible en version tri-porteur, avec une caisse remplaçant le baquet du passager.

 

 

La seule image existante de la tri-voiturette Certain, de très mauvaise qualité, la montre malheureusement sans carrosserie. La forme du châssis tubulaire ressemble à un triangle isocèle dont la pointe est occupée par la roue arrière et dont la base est formée par la traverse portant un siège du passager qui n'est pas figuré sur l'image. Le baquet du conducteur est fixé sur les longerons du châssis au moyen de quatre montants.
La piètre qualité de l'image ne permet guère de déterminer l'existence ou non d'une suspension avant. Il semble néanmoins que le longeron gauche soit doté d'une main sur laquelle est fixé l'œil d'un ressort à lames (flèche rouge). La direction est à volant et à essieu brisé. Entre la colonne de direction et le baquet manquant du passager est disposé le réservoir cylindrique d'essence et d'huile.
Le monocylindre refroidi à air est un Lurquin-Coudert 3 HP ½ de 401,92 cm³ (80 x 80 mm).

"La transmission est opérée par chaîne et courroie avec tendeur formant débrayage" (L'Auto).
On reconnaît la grande poulie fixée sur la jante de la roue arrière ainsi qu'une petite poulie menante qui se trouve sous le châssis, fixée à la traverse (flèche bleue). Le grand levier d'embrayage agit sur un rouleau tendeur (flèche verte) afin de tendre ou détendre la courroie de transmission. Le levier se déplace sur un secteur à trous permettant de le bloquer dans de différentes positions, selon la tension voulue de la courroie. La force du moteur est transmise à la petite poulie par chaîne.
À en juger par l'image ci-dessus, la tri-voiturette est munie de du moins un frein à ruban agissant sur la roue arrière. Le deuxième frein (obligatoire) peut être également un frein à ruban placé de l'autre côté du moyeu, ou un frein agissant sur la poulie-jante.
 

 

En avril 1908, Certain est de nouveau inscrit à l'Exposition des Petits Inventeurs, mais il semble qu'en mai 1908 il commence à liquider ses ateliers au 7, Cité Jarry, puisqu' il vend par annonce non seulement deux motos et une trivoiturette, mais aussi de l'outillage et des machines (machine à percer, forge complète, meule, étaux, etc).
 

 
 

Une autre annonce datant du 18 avril 1908 permet de conclure que la gamme Certain comprenait, outre la tri-voiturette de 3 CV ½, aussi une tri-voiturette plus grande. C'est apparemment le véhicule que Certain voulut présenter à l'Exposition des Petits Inventeurs en avril 1908. Il s'agit d'une tri-voiturette plus luxueuse à moteur 4 CV (environ 500 cm³) refroidi à l'eau et réducteur Bozier à deux vitesses et embrayage à cône. Cette trivoiturette à volant était en outre dotée d'une suspension arrière et de deux baquets.