Voiturette Léon Bollée
Le châssisLa direction de la voiturette est à essieu brisé. Les fusées sont montées sur des roulements à billes et pivotent dans une douille en forme d'un tube vertical assez long (C, D), comparable au tube de direction d'un vélo.
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La suspension fait appel à un ressort "à pincettes" qui à première vue semble consister en deux ressorts "droits" (ou "à œil droit") opposés. Mais il n'y a pas d'œil enroulé, car les maitresses-feuilles sont réunies de chaque bout par un seul œil soudé. Ce double ressort est disposé transversalement sur un nouvel essieu fortement courbé afin d'abaisser le patin qui soutient le ressort et de conserver la faible hauteur du véhicule. L'introduction d'un essieu était nécessaire, parce que sur les modèles non suspendus c'est la traverse avant du châssis qui fait office d'essieu. Comme résultat, le châssis repose maintenant sur ce ressort et non plus directement sur les roues. Pour empêcher tout mouvement anormal, l'essieu est en plus muni de deux leviers, reliés par deux bielles à la partie inférieure des flèches du tendeur du bâti. Ces bielles sont articulées aux deux extrémités et se prêtent ainsi aux mouvements relatifs verticaux des deux ensembles avant et arrière (dessin en haut, vue de côté).Grâce à un kit de transformation vendu au prix de 175 fr., il était possible de munir d'une suspension toutes les voiturettes en tandem du type Bollée.
Même une version à deux moteurs, placés de chaque côté du cadre, a vu le jour en 1899.

Les moteurs sont identiques à la version plus récente du moteur Bollée, sur lequel la soupape d'échappement est placée en haut du cylindre horizontal (voir plus loin dans le texte). Afin d'assurer la synchronisation de la marche des deux propulseurs, condition indispensable pour la conduite du véhicule, ceux-ci sont reliés par un arbre moteur comun. On peut donc considérer les deux moteurs comme un seul moteur à deux cylindres séparés. Chacun des deux cylindres est muni d'un carburateur et d'une boîte d'échappement. La mise en marche se fait par une manivelle montée non plus sur l'arbre moteur, mais sur l'arbre intermédiaire, c'est-à-dire l'arbre secondaire de la boîte de vitesses. Le volant et le régulateur se trouvent protégés à l'intérieur de la tôlerie. Le réservoir à essence du carburateur est placé sur le garde-boue arrière, tandis que celui du brûleur reste à sa place habituelle sur le dossier arrière. Les réservoirs possèdent le tuyau de carburant en double pour alimenter deux moteurs. La voiturette Bollée à deux moteurs était dotée de deux sabots de frein au lieu d'un.
extérieur situé de l'autre côté du véhicule. Le vilebrequin est équilibré par un contrepoids qui corrige les à-coups que l'éloignement du volant pourrait occasioner à l'arbre principal. Sur le haut du carter moteur se trouve une porte qui ferme à coulisse. Elle permet de visiter le carter afin de contrôler l'état et la quantité de l'huile dont le niveau doit atteindre la tête de bielle et de s'assurer qu'il n'y a pas de goupilles ou d'écrous perdus dans l'intérieur. Sous le carter se trouve un petit bouchon pour la vidange de l'huile usagée.

métallique (A) qui s'enfonce dans la cavité d'un grand écrou (B, E). Lors du montage de la soupape, il faut veiller à que l'ouverture dans le support (C, D) de la soupape soit orientée vers le tube d'admission pour éviter que la partie fermée du support bloque le passage des gaz.

La pièce maîtresse du régulateur est renfermée dans la boîte ronde nickelée ("casserole") qui se trouve au centre du volant moteur. Il s'agit de deux masses ("boules") en cuivre montées autour de l'arbre principal sur deux bras articulés au point O et déplaçables en symétrie (ci-contre). Avec le moteur en marche, la force centrifuge a pour effet que les bras s'écartent à l'encontre de l'action d'un double ressort à boudin qui les relie entre eux et dont la tension est réglable par vis. Quand le moteur atteint la vitesse maximale prévue par le constructeur, les masses B passent à la position B' et leurs bras articulés exercent une force de levier sur une pièce ronde K qui tourne avec l'arbre moteur. Tirée par la force des deux leviers, la pièce K se déplace et passe en K' en actionnant un levier F dont l'extrémité engage dans une gorge pratiquée dans cette pièce. En basculant autour du point fixe P, ce levier repousse la tige E dont l'autre extrémité, à l'intérieur du carter moteur, porte un culbuteur R (dont la forme ressemble à un couteau) qui commande le mécanisme qui intervient lors de l'ouverture de la soupape d'échappement. Pour comprendre la fonction de ce mécanisme, il faut d'abord préciser que le dessin montrant la commande de la soupape d'échappement est simplifié; le mécanisme qui y manque est représenté, de manière également très schématique, sur le dessin ci-dessous, à gauche. 
En réalité, le levier IKM (ci-dessus à droite, en rouge) n'est pas solidaire à la tige T qui commande l'ouverture de la soupape. Tout comme la tige E reliée au régulateur centrifuge, T est fixée sur ce culbuteur R, tandis que le levier IKL (ci-dessus, à gauche), qui n'est autre que le levier IKM du dessin à droite, est en fait terminé par un crochet (S), sur lequel le culbuteur R repose continuellement (les deux pièces sont séparées dans le dessin pour clarifier qu'il s'agit de deux pièces distinctes). Lorsque le galet I est repoussé par la came du pignon A, et que la branche KL prend la position pointillée, le bras coudé S du levier IKL rétracte le culbuteur R avec la tige T qui à son tour avance dans le sens de la flèche en actionnant le poussoir qui ouvre la soupape. Or, lorsque le moteur en marche à vide est sur le point de dépasser la vitesse définie, le régulateur intervient et la tige E, en prenant la position pointillé F' (sur le dessin ci-dessus, à côte du texte) déplace le culbuteur R à la position R', dans laquelle il est hors de l'atteinte du crochet S. Le levier L et son bras coudé S opèrent donc dans le vide. Le culbuteur R ne déplace plus la tige T est la soupape d'échappement demeure fermée. En conséquence, le régime du moteur chute et le régulateur laisse le ressort du rappel D ramener la tige E en arrière, et avec elle le culbuteur R reprendre contact avec le crochet S. La soupape s'ouvre donc à nouveau, jusqu'à ce que le cycle se répète.


L'accélérateur-rétardateur

Le carburateur



L'allumage
La voiturette Bollée est dotée d'un allumage par incandescence. Dans ce procédé, un petit tube creux chauffé en rouge est disposé au fond de la chambre de combustion. Après l'échappement, il reste dans le fond de la culasse et dans ce tube un certain résidu des gaz brûlés. Après l'admission des gaz frais et pendant la compression, le mélange ne se fait guère entre les deux gas. Ce n'est que lorsque la compression atteint sa valeur maximale que les gaz frais entrent en contact avec le tube incandescent et que la combustion se produit. Sur la Bollée, le tube est en platine, un matériel cher mais bien supérieur au nickel ou à la porcelaine également employés à l'époque. Car le platine ne s'oxyde pas, ne se déforme pas au feu et, une fois chauffé au rouge, reste facilement incandescent au contact des hydrocarbures. Les rondelles d'étanchéité en amiante entre la culasse et le tube se carbonisaient vite, un problème qui fut surmonté par un nouveau porte-tube sans rondelle en amiante breveté par la société Léon Bollée en 1898 (ci-dessous, à droite).
Celui-ci se compose de 4 pièces : la pièce Aa qui se fixe par le pas de vis A, dans la culasse du moteur. Cette pièce porte en a un cône correspondant à l'évasement b du tube de platine B. Le tube B est appliqué, par son extrémité évasée, sur le cône a au moyen d'un écrou D qui se visse sur le pas de vis extérieur de la pièce Aa, et d'une rondelle d'acier C profilée intérieurement de façon à s'appliquer exactement sur le cône du tube de platine.

Un brûler est chargé de porter et de maintenir le tube à l'incandescence. Sur le brûler Bollée, le tube a, qui sert de support à tout l'ensemble, est garni intérieurement d'une mèche en coton, en montant pas tout à fait jusqu'au haut, occupé par un chapeau muni d'un très petit trou et entouré d'un manchon perforé. Pour la mise en marche, on chauffe extérieurement le brûler. Sur le tube e d'arrivée de l'essence se trouve une cloche à air, qui amortit les mouvements de la colonne liquide pendant la marche de la voiture. Afin de le protéger du vent, le brûler est renfermé dans un petite cage en tôle perforée ("lanterne"). Un petit réservoir d'essence pour alimenter le brûler est fixé sur le dossier arrière (voir les dessins en haut de la page).


L'arbre secondaire porte en son extrémité une crémaillère qui permet de le déplacer pour amener en prise la paire d'engrenages qui donne la vitesse que l'on désire, tout en laissant le tambour et la poulie dans le même plan. Le passage des vitesses est commandé par un levier sous forme d'un tube, à l'intérieur duquel tourne un axe dont l'extrémité inférieure porte un pignon qui engrène avec la crémaillère de l'arbre secondaire (Q, ci-contre), tandis que l'extrémité supérieure est terminée par une "poignée de pelle". Le bas de celle-ci est munie d'un ergot que l'on peut insérer, en tournant la poignée, dans trois encoches (a, b, c) pratiquées dans la partie supérieure du tube. La poignée peut donc prendre trois positions, chacune desquelles correspond à une vitesse.
(agrandir le dessin ci-contre)



Le frein auxiliaire est commandé par une pédale placée à la portée du pied droit du conducteur.
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